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La verticalité-Présence

LA VERTICALITÉ-PRÉSENCE
Question : Afin de nous aider à vivre la Présence, vous nous accompagnez au niveau corporel. Pouvez-vous développer en quoi cela consiste ?
Cela se fait par une approche posturale appelée la verticalité-Présence.
La verticalité-Présence permet une exploration dans l’instant de votre rapport au corps, aux pensées, aux émotions, aux sensations. Elle ne se porte pas sur le contenu mais sur la nature même de ce que vous explorez.
Lors de l’exploration du corps dans la verticalité-Présence, la destination n’est pas le corps physique, le corps « matériel », le corps « fini ».
Ce dernier semble être l’unique lieu dans lequel vous vivez, lui-même placé dans un environnement.
Pourtant il n’est qu’une représentation perceptuelle accompagnant le sentiment de séparation individuelle. Comme toute perception, elle dépend de « l’endroit » où vous percevez les choses
Pour parvenir à une exploration réelle du corps tel qu’il est et non pas tel qu’il est perçu habituellement, l’intention personnelle et la mémoire n’ont pas leur place. L’intention vous maintien dans une direction et vous empêche d’accueillir tout ce qui peut survenir dans l’instant. Et la mémoire vous maintient dans le connu.
La verticalité-Présence n’est pas une pratique vous permettant de vous installer encore mieux dans le corps pour vous l’approprier encore plus mais une exploration réelle loin de vos habitudes sur ce qu’est le corps.
Cette exploration n’est pas un faire habituel donc une pratique orientée mais l’élimination du besoin de faire pour être la simple Présence à ce qui est. La verticalité vous aide à sortir de l’habitude de sentir votre identité uniquement quand vous faites quelque chose.
Revenir au naturel que vous êtes sans prendre vos conditionnements pour votre identité se produit tout simplement par la grâce de la Présence.
Dans cette perspective inhabituelle ce qui guide est la Présence et non la personne.
C’est une invitation à observer ce qui est là sans aucun profit pour votre personne.
Il n’y a pas de but prédéfini car vous ne rencontrez que ce qui est quand vous avez quitté le voile du penseur.
En explorant de manière globale, non plus à partir du point limité personnel mais à partir de la Présence, de manière impersonnelle, vous avez la possibilité de vous libérer du rapport formaté que vous entretenez avec le corps.
Au contraire, il s’agit de vous sentir libre de cette forme et entrer en communion avec la Vibration Une, avec le « corps de vie » englobant toute forme physique séparée.
La liberté de mouvement et de déplacement vous fait croire que vous êtes libre mais en réalité vous vous dirigez seulement dans la limite de vos conditionnements.
Vous êtes simplement libre de vous déplacer dans les limites de votre prison perceptuelle.
Le mouvement est souvent utilisé dans l’intention de fuir le sentiment de limitation et de manque sous-jacent à la condition humaine. C’est une façon de sentir la vie par opposition à l’immobilité que vous ressentez comme la mort.
Mais quand vous acceptez et accueillez l’immobilité de l’esprit et du corps, vous vous mettez en contact avec que l’on pourrait appeler le mouvement « immobile », la force de vie du silence.
Dans La verticalité-Présence, il est fait une grande place à l’immobilité. Le maintien postural en position debout dans la verticalité-Présence permet à la vibration originelle d’émerger naturellement. Le corps est placé dans une impossibilité temporaire de produire les postures défensives acquises depuis l’enfance contre les pensées et émotions dérangeantes.
Vous êtes ainsi privé de votre réflexe habituel de défendre l’image de vous-même par la privation de la production de son reflet dans votre posture habituelle.
Votre posture d’esprit ne peut plus être reflétée dans une posture du corps.
La verticalité-Présence est une occasion d’accueillir ce que vous êtes tout en traversant les innombrables réactions de l’esprit à travers le corps.
La sécurité de la connexion des pieds relié à tout ce qui existe permet cet accueil.
Le sentiment de danger d’être vous-même est ainsi réduit voire dissous sauf pour la fiction qui l’a remplacé.
Cela nécessite d’accepter de rester pleinement présent à ce qui est sous toutes ses formes.
Vous êtes simple observateur des sensations corporelles, pensées, émotions, sentiments, respiration, bruits extérieurs etc.
Vous laissez l’esprit au repos sans tenter de rattachez ce que vous vivez pour le mettre au profit de votre histoire personnelle.
Vous réalisez alors que vous avez pris vos croyances pour la réalité. En avoir conscience vous permet d’accueillir la réalité et toutes vos perceptions sans aucune censure.
La posture immobile et verticale empêchent le corps physique et donc l’esprit conditionné de produire une quelconque réaction physique pour recouvrir la réalité, de recourir à ses pensées habituelles pour habiller la réalité.
Quand le corps physique est libéré de sa fonction de serviteur de l’esprit conditionné, il retrouve une fonction d’accueil du flux de la Présence, sans aucune déformation.
Il accueille la vie plutôt de vouloir s’en emparer.
Le ressenti de pesanteur présent dans La verticalité-Présence pose le corps et le replace au sein du monde. Cela calme l’avidité de l’esprit personnel dans la recherche de satisfaction de ses désirs et son besoin d’évacuer sa peur de la mort.
D’un oiseau qui s’épuise pour trouver un nid rassurant, il se transforme en pure conscience qui ne peut redouter un anéantissement qui est impossible puisqu’il n’y a pas de naissance.
Par l’immobilité qu’elle amène et l’empêchement dans l’action, La verticalité-Présence permet une réorganisation naturelle de toute l’architecture intérieure et une disponibilité claire nécessaire à l’accueil de la Présence.
Tous les efforts et la volonté que vous mettez en œuvre en permanence pour changer et devenir qui vous pensez devoir être ne servent à rien. Ils vous font passer à côté de la Présence, dans le présent pour vous projeter dans un futur où vous n’existez pas.
Dans La verticalité-Présence, c’est la vibration même de la Présence qui opère pour un retour à une vision globale de la vie et pas seulement fractionnée.
Il est alors prévisible que toutes les défenses personnelles se mettent en mouvement pour éviter ce retour, perçu comme un danger.
Malaises, abandon de la pratique, douleurs physiques, tristesse, colère et parfois même hystérie extatique …
La personne a peur du présent, de la présence dans l’instant présent, de la Présence synonyme pour elle de néant.
Or la verticalité ne peut se vivre que dans l’instant contrairement à l’horizontalité qui s’étale dans le temps psychologique et chronologique, sans passé, ni futur, sans comparaison, sans analyse.
Le sujet dans La verticalité-Présence n’est pas la personne, son corps physique. C’est la raison pour laquelle elle est ressentie au premier abord comme difficile, pénible.
Et pourtant elle constitue une opportunité de détachement et d’abandon de tout ce qui n’est pas votre vraie nature.
Dans la majorité des pratiques progressives, la personne attend un bénéfice personnel : « mon corps va mieux, je suis plus calme après etc. … ». Cela conduit alors à constituer un monstre personnel de contrôle qui tenterait d’utiliser la verticalité-Présence pour en faire une pratique pour l’emmener où elle souhaite et perpétuer son système.
En vérité, c’est l’état d’esprit même dans lequel on pratique la verticalité-Présence qui permettra d’éviter de ce genre de dérive.
Aucune personne, aucun ego, aucun mental ne peut diriger la verticalité-Présence. Elle est inspirée par la Présence.
C’est la Présence à travers la forme qui se ramène à elle-même par la verticalité-Présence.
La verticalité n’est pas un outil de bien-être personnel mais un accompagnement pour observer l’illusion perceptuelle.
Elle balaie l’illusion : la souffrance d’être identifié à une image devenue solide et condamnée à la disparition.
Par l’exploration qu’elle amène, la verticalité-Présence met en lumière tout le faux que vous preniez pour le vrai. Tout ceci se produit sans argumentation extérieure mais par une expérience directe.
Par nature, la posture debout est liée au mouvement et permet de libérer toute l’agitation qui cherche la paix sans la trouve réellement.
Ainsi c’est la posture immobile est la plus inconfortable à tenir car elle défie la logique de mouvement habituelle.
Les disciplines corporelles immobiles assises ou allongées permettent un répit dans ce monde de mouvement et d’activité. Mais dès que la vie quotidienne et le mouvement reprennent, les bénéfices de ces pratiques disparaissent rapidement.
L’individu reprend les mêmes schémas de conditionnement.
La position assise ou allongée, la relaxation allongée ou assise sont associées plus facilement pour le cerveau à une forme de non mouvement ou très peu de mouvement.
Dans ces conditions, il est plus facile de calmer une peur.
Mais l’individu dans sa vie courante est en mouvement … Et c’est par qu’il opère une compensation dissimulée de toute son agitation.
La verticalité-Présence permet une perturbation des habitudes du corps et un inconfort de l’esprit dans toutes ses habitudes afin que vous puissiez ressentir de manière non limitée : au sein du corps de vie.
Le mental est toujours dans une recherche d’utilité, dans un but. Il peut vous dire : “Je suis debout … mais il n’y a rien à faire. À quoi ça sert. Il n’y a rien pour moi, c’est une position de contrainte. Je ne veux pas de contrainte … Ma position n’a pas de sens. Je suis vivant, j’ai l’impression d’être un arbre, ne suis pas un arbre, je ne suis pas une chose inerte. Suis-je mort ? Mais non je suis debout ...”
La pratique de La verticalité-Présence en elle-même ne conduit nulle part. Elle ne se suffit pas à elle-même mais elle permet de préparer et de créer des conditions favorables pour vivre en conscience la Présence, sans peur.
Le but est finalement le renoncement à tout résultat.
La verticalité contrairement à l’horizontalité se dispense de tout but vers …
Aussi elle est un abandon du corps à sa terre d’illusion.
Le corps physique sait prendre soin de lui-même. Il n’a aucun besoin de la dictature d’un esprit conditionné lui imposant ses désirs et ses peurs.
Enfin dégagé de cette charge corporelle disproportionnée et factice, l’esprit peut revenir à la maison tout en se sentant libre du corps, de ses pensées et ses émotions.
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